Note d’information

Du renouveau dans la rénovation : Priorité aux ménages à faibles revenus

Conseil d’action sur l’abordabilité, 2023. Du renouveau dans la rénovation : priorité aux ménages à faibles revenus, Note d’information, Montréal, Institut de recherche sur les politiques publiques.

Pour réduire les coûts énergétiques et les risques climatiques auxquels sont confrontés les ménages à faibles revenus, le gouvernement fédéral doit mettre en place un nouveau programme de rénovation gratuit visant à rendre environ 100 000 logements par an plus abordables, plus écoénergétiques et plus résilients face aux changements climatiques.

Les ménages à faibles revenus sont plus susceptibles de vivre dans de vieilles maisons pleines de courants d’air et dépourvues de climatisation. Les logis moins efficaces rendent les propriétaires vulnérables aux coûts élevés de l’énergie et aux risques croissants liés aux changements climatiques. En l’absence de soutien aux travaux de rénovation qui réduisent leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles et les protègent des risques climatiques tels que les vagues de chaleur et les inondations, ces ménages pourraient être confrontés à des risques financiers, de santé, de sécurité, ainsi que d’insécurité en matière de logement.

Les programmes fédéraux de rénovation existants ne sont pas à la hauteur. Ils s’adressent aux propriétaires à hauts revenus qui peuvent plus facilement s’y retrouver dans les procédures administratives complexes et couvrir les coûts en attendant le remboursement. Les ménages qui ont du mal à joindre les deux bouts ont besoin de davantage de soutien.

Les propriétaires de petits immeubles locatifs à loyer abordable passent également à travers les mailles du filet, ce qui les empêche de réaliser des économies dont bénéficieraient les locataires.

La Stratégie canadienne pour des bâtiments verts, une initiative fédérale visant principalement à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), offre la possibilité d’une repenser à neuf les rénovations.

Le Conseil d’action sur l’abordabilité recommande au gouvernement fédéral de prendre trois mesures clés pour réduire les coûts énergétiques et les risques climatiques auxquels sont confrontés les ménages à faibles revenus :

  • Offrir des rénovations gratuites et clés en main

Mettre en place un nouveau programme – en coopération avec des partenaires locaux – qui offre aux propriétaires à faibles revenus des solutions de rénovation gratuites, clés en main, écoénergétiques et résilientes face aux changements climatiques en accordant la priorité aux maisons plus vieilles, aux personnes âgées et aux personnes souffrant de problèmes de santé. L’installation généralisée de thermopompes, combinée à l’amélioration de l’efficacité énergétique des habitations, peut en améliorer l’abordabilité, les protéger contre les vagues de chaleur et réduire les émissions de GES.

  • Permettre des économies aux locataires

Permettre aux propriétaires de bâtiments plus petits et de logements abordables d’accéder au programme de rénovation et les obliger à signer des accords avec le responsable du programme pour maintenir ou améliorer l’abordabilité.

  • Réorienter la stratégie de rénovation pour commencer par les ménages à faibles revenus

Le document de travail de la Stratégie canadienne pour les bâtiments verts propose que soient effectuées des rénovations majeures dans 3 à 5 % des bâtiments chaque année d’ici 2025. Si 20 % des rénovations majeures ciblées se concentraient sur les ménages à faible revenu, le Canada pourrait rénover environ 100 000 logements par an (entre 92 000 et 154 000).

Les ménages à faibles revenus sont vulnérables aux coûts de l’énergie et aux effets du climat

Les ménages à faible revenu consacrent une part plus importante de leur revenu à l’énergie que l’ensemble des autres ménages (Ressources naturelles Canada, 2022a). Une proportion importante de ménages à très faibles revenus vit dans la pauvreté énergétique (entre 30 et 60 % selon la définition employée, voir la figure 1). Les ménages à faibles revenus sont souvent contraints de faire des choix difficiles pour répondre à leurs besoins de base : baisser le chauffage pour payer l’épicerie ou couper dans les repas pour payer la facture d’électricité, par exemple.

Bien que 62 % des familles à faible revenu soient locataires, un nombre important d’entre elles sont propriétaires (Randle et al., 2022). En outre, deux tiers des ménages en situation de pauvreté énergétique sont propriétaires de leur logement (Rezaei, 2017). En 2021, 13% de l’ensemble des propriétaires vivaient dans un logement inabordable (Statistique Canada, 2022a).

Les propriétaires à faibles revenus vivent dans des zones rurales ou urbaines, dans des maisons unifamiliales, des coopératives, des condominiums ou des maisons de ville. De nombreux propriétaires vivant dans des zones urbaines ont étiré leur budget pour acheter leur premier appartement ou leur première maison lorsque les prix de l’immobilier étaient au plus haut, pour finalement voir les paiements hypothécaires augmenter en même temps que les taux d’intérêt. Plus d’un tiers des acheteurs de première maison en Ontario, en -Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique vivent dans un logement inabordable, trop petit pour leur famille ou nécessitant des réparations importantes (Statistique Canada, 2023a).

La hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation et du logement pèse sur le budget des ménages à faible revenu (Société canadienne d’hypothèques et de logement, 2023 ; Uppal, 2023). Les prix de l’énergie ont augmenté plus rapidement que l’inflation globale sur plusieurs années, mais l’écart s’est creusé depuis 2020 (figure 2).

Les bâtiments plus vieux ont tendance à consommer plus d’énergie que les nouveaux. Par exemple, un bâtiment de faible hauteur construit avant 2005 peut consommer jusqu’à 200 % d’énergie de plus qu’un bâtiment neuf similaire (Kukadia et al., 2022). Les maisons rurales sont plus susceptibles d’être plus anciennes et plus grandes ; 54 % des maisons rurales ont été construites avant 1980, comparativement à 47 % dans les zones urbaines (Statistique Canada, 2023b ; Riva et al., 2021). Les maisons plus vieilles étant généralement plus abordables, elles sont plus susceptibles d’appartenir à des personnes à faible revenu, qui doivent par conséquent faire face à des coûts énergétiques plus élevés que les ménages à revenu plus élevé (Aviles, 2022).

Les propriétaires de maisons situées dans des zones rurales ou éloignées et dans les Maritimes n’ont souvent pas accès aux réseaux de gaz naturel et paient davantage pour le chauffage au mazout et au propane. Les foyers qui dépendent de ce type de combustibles sont plus exposés aux chocs des prix mondiaux. En outre, ces propriétaires traitent généralement directement avec des entreprises privées qui n’offrent pas toujours les mêmes options de paiement flexibles que les services publics. L’expert canadien en énergie Andrew Leach (2022) a affirmé que les déséquilibres entre l’offre et la demande de pétrole pourraient s’accentuer avec l’accélération de l’action climatique mondiale. Une plus grande volatilité des prix du pétrole pourrait exposer les propriétaires qui en dépendent à des augmentations de coûts inattendues.

Les ménages à faible revenu sont également plus vulnérables aux effets des changements climatiques (Tower Renewal Partnership, 2023 ; Institut climatique du Canada, 2020). Ils sont plus susceptibles d’être confrontés à des risques pour leur santé pendant les vagues de chaleur et à la fumée des incendies de forêt parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir une climatisation, une thermopompe ou un système de filtration de l’air de haute qualité (Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario, 2023 ; Beugin et al., 2023). Cela est particulièrement vrai pour les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents.

Les ménages à faible revenu sont plus vulnérables aux inondations et aux feux de forêt parce qu’ils n’ont pas les moyens d’investir dans la protection de leur domicile, et sont plus susceptibles de vivre dans des zones à risque (Institut climatique du Canada, 2020). Les ménages à faible revenu sont également les plus touchés par les coupures de courant liées aux tempêtes, car ils n’ont pas les moyens de remplacer les aliments perdus, de manger à l’extérieur ou de payer un hébergement temporaire (Ramesh et Coutinho, 2022). De nombreux ménages à faibles revenus n’ont pas non plus de couverture d’assurance. Environ 1,5 million des ménages qui sont vulnérables aux inondations n’ont pas accès à une assurance contre ce type de sinistre (Stewart, 2023). Les locataires à faibles revenus renoncent souvent à l’assurance habitation pour économiser de l’argent.

Les défis liés à la résilience des logements et à l’efficacité énergétique sont encore plus prononcés pour les Autochtones, en particulier dans les communautés éloignées, rurales et nordiques. Plus de 23 % des personnes à très faible revenu au Canada sont autochtones, contre 13,8 % d’allochtones (Uppal, 2023). En 2021, près d’un Autochtone sur six (16,4 %) au Canada résidait dans un logement nécessitant des réparations importantes, soit près de trois fois plus que les allochtones (5,7 %) (Melvin & Anderson, 2022). L’organisation Indigenous Clean Energy estime que 65 % des ménages des Premières Nations, 46 % des ménages inuits et 65 % des ménages métis avaient besoin de réparations importantes liées à l’efficacité énergétique en 2021, soit un total de 133 195 logements (Indigenous Clean Energy, 2021). Les communautés rurales, isolées et autochtones à faible revenu sont souvent en première ligne des répercussions des changements climatiques, une situation qui a été mise en évidence lors de la saison des feux de forêt sans précédent de 2023 (Webber et Berger, 2023).

Les lacunes des programmes de rénovation existants

Réduire la dépendance des ménages à l’égard de l’énergie et les aider à éviter les coûts liés aux risques climatiques croissants est essentiel pour résoudre le problème de l’abordabilité. Mais les programmes fédéraux de rénovation laissent présentement les ménages à faibles revenus – propriétaires et locataires – sur le carreau.

Certains programmes fédéraux de rénovation prometteurs voient le jour, mais ils présentent des lacunes dans leur couverture (voir l’annexe A). S’ils sont élargis, de nouveaux programmes tels que l’Initiative d’accélérateur de rénovations majeures et le Programme pilote pour des quartiers plus verts de Ressources naturelles Canada ont le potentiel de soutenir les rénovations dans les immeubles locatifs abordables et les logements communautaires, mais à l’heure actuelle, les deux programmes n’ont pas de directive pour donner la priorité aux logements abordables.

Les principaux programmes visant à rénover les habitations impliquent des coûts initiaux élevés et des processus administratifs complexes. Ils ne tiennent pas compte de la situation dans son ensemble, se concentrant uniquement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et négligeant souvent les possibilités d’amélioration de l’accessibilité ou de la résilience.

Obstacle n° 1 : Coûts initiaux élevés

Bien que le programme de subventions pour des maisons plus vertes de Ressources naturelles Canada offre une certaine aide, les propriétaires doivent débourser les premiers, ce qui le rend inaccessible pour ceux qui ont du mal à mettre de la nourriture sur la table (Encadré 1). Les programmes sont souvent conçus pour inciter les propriétaires à opter pour une version plus efficace d’un produit, comme le choix d’une ampoule DEL plutôt qu’une ampoule à incandescence. Ils ne fournissent pas un financement suffisant pour favoriser des investissements plus importants, tels que l’amélioration des fenêtres d’une maison. La subvention pour des maisons plus vertes permet d’obtenir jusqu’à 40 000 $, mais les prêts sont souvent hors de portée des ménages à faibles revenus en raison de la nécessité d’avoir un très bon dossier de crédit. Or, de nombreux ménages à faibles revenus sont déjà très endettés (Uppal, 2023).

La mise à jour du Programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe (Premier ministre du Canada, 2023) offre des paiements initiaux qui couvrent une partie du coût d’une nouvelle thermopompe, et certaines provinces et territoires offrent des fonds supplémentaires pour rendre une thermopompe typique gratuite pour les ménages à faible revenu. Toutefois, la plupart des ménages dépendent du gaz naturel ou du chauffage électrique et ne peuvent pas bénéficier du programme (Statistique Canada, 2023c).

Obstacle n° 2 : Administration complexe et lacunes dans l’admissibilité

La subvention pour des maisons plus vertes exige que le propriétaire franchisse plusieurs étapes. Il lui faut notamment se conformer à des critères spécifiques pour être admissible, remplir de longs formulaires de demande qui requièrent des renseignements personnels, et relever le défi de réserver des évaluations ÉnerGuide avant et après les rénovations. Les propriétaires doivent également réserver les services d’entrepreneurs pour effectuer les travaux de rénovation et soumettre les reçus pour recevoir les paiements. S’ils ne remplissent pas les conditions requises ou s’ils décident de renoncer aux améliorations, les propriétaires supportent le coût de l’évaluation préalable. Les avantages du programme par rapport aux coûts sont souvent peu clairs, ce qui oblige les propriétaires à faire leurs propres recherches pour déterminer les économies mensuelles potentielles. La complexité du programme constitue un obstacle pour de nombreux ménages à faibles revenus, familles monoparentales, immigrants récents et personnes âgées.

Le programme est également conçu pour les propriétaires de maisons unifamiliales. En 2021, 47 % des Canadiens vivaient dans une maison individuelle privée (Statistique Canada, 2022b), ce qui laisse une proportion importante de Canadiens mal desservis par le programme. Par exemple, les copropriétaires vivant dans de petits immeubles résidentiels à logements multiples (IRLM) ne sont admissibles que si l’immeuble compte trois étages ou moins et que sa superficie au sol est inférieure à 600 mètres carrés. Pour ceux qui sont admissibles, l’ensemble du bâtiment doit faire l’objet d’une évaluation ÉnerGuide, le conseil d’administration de la copropriété doit approuver la rénovation et chaque copropriétaire doit faire une demande individuelle pour recevoir une subvention pour un équipement partagé tel qu’une chaudière ou une porte d’entrée. Le montant maximal de 5 000 $ est multiplié par le nombre de logements, mais le total est plafonné à 20 600 $ (Ressources naturelles Canada, 2023a). Pour de nombreux propriétaires de condominiums, le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Les petits immeubles locatifs passent également à travers les mailles du filet des programmes de rénovation existants. Il s’agit d’un problème important pour l’abordabilité, car 62 % des Canadiens à faible revenu sont locataires et 72 % des locataires vivent dans des logements construits avant 1990, alors que l’efficacité énergétique ne figurait pas dans dans les codes du bâtiment du Canada (Randle et al., 2022 ; Kantamneni et Haley, 2023).

La majorité des programmes de rénovation des immeubles locatifs visent les logements communautaires et les grands immeubles. Le Fonds national de coinvestissement pour le -logement (FNCL) de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour les projets de rénovation limite par exemple le financement aux immeubles locatifs de cinq logements ou plus, et les projets doivent répondre à des exigences strictes en matière de partenariat et d’accessibilité (SCHL, s.d.).

D’autres programmes, comme l’Initiative de rénovation énergétique des bâtiments de la Banque canadienne d’infrastructure, peuvent être proposés aux IRLM privés, mais demandent des investissements minimaux qui excluent les petits propriétaires ayant des moyens financiers modestes (BIC, s.d.). Les petits propriétaires sont également moins susceptibles de s’y retrouver dans les documents complexes d’application aux programmes.

Les subventions et les prêts accordés dans le cadre de la subvention pour des maisons plus vertes sont accessibles aux petits propriétaires qui vivent dans leur immeuble, mais le montant maximum de la subvention est de 5 000 $ si tous les autres logements sont occupés par des locataires. Ces programmes ne prévoient pas non plus de politiques de protection des locataires pour maintenir l’abordabilité. Le programme américain Weatherization Assistance Program comprend des accords (ou conventions) avec les propriétaires pour garantir que les loyers sont maintenus à des niveaux abordables et que les locataires bénificient des économies d’énergie (Department of Energy, s.d.).

Obstacle n° 3 : Manque d’information sur la portée et l’ampleur des  rénovations nécessaires

La focalisation étroite des programmes de rénovation sur la réduction des émissions de GES des ménages ne permet pas de réaliser des gains en termes d’abordabilité, d’adaptation et d’objectifs d’émission nette zéro.

Bien réalisées, les rénovations peuvent contribuer à réduire les coûts énergétiques et à améliorer la qualité de l’air d’un logis tout en protégeant les personnes contre les vagues de chaleur, les inondations, les feux de forêt et les pannes de courant (Institut climatique du Canada, 2023 ; Kantamneni et Haley 2022 ; C40 Cities Climate Leadership Group, 2020). Les ménages à faibles revenus ont peu d’occasions d’entreprendre des travaux de rénovation importants. Il est donc essentiel de ne pas se contenter d’améliorer les habitations en fonction des conditions actuelles, mais de les préparer au réseau électrique, au climat et à l’économie de demain.

Les thermopompes peuvent par exemple réduire la consommation d’énergie, diminuer les factures mensuelles d’énergie et refroidir et filtrer l’air lors d’événements climatiques extrêmes (Institut climatique du Canada, 2023). Mais si elles sont installées sans que les vieilles fenêtres et portes soient rénovées, l’installation risque d’augmenter les factures à court terme.

Les solutions de stockage de l’énergie, telles que le stockage thermique dans les réservoirs d’eau chaude, peuvent aider les services publics à gérer la demande d’électricité tout en permettant aux ménages de réaliser des économies. C’est déjà le cas à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, où les réseaux intelligents sont connectés aux systèmes de chauffage et d’eau chaude des maisons (Ville de Summerside, s.d.). Et des technologies plus récentes peuvent apporter des avantages encore plus importants.

Les habitations ont également la possibilité de faire partie du système électrique, les bâtiments résidentiels intégrés au réseau agissant comme une centrale électrique distribuée qui utilise les générateurs de secours à batterie domestique, le stockage de l’énergie thermique, les thermostats intelligents, les pompes à chaleur et la recharge bidirectionnelle des véhicules pour gérer efficacement la demande et produire de l’énergie supplémentaire pendant les vagues de chaleur ou les grands froids. Éviter de devoir construire des centrales électriques supplémentaires pour couvrir les pics de demande pourrait contribuer à réduire la facture d’électricité de chacun (Monie et. al., 2021). Les systèmes énergétiques de quartier offrent également la possibilité de réduire les coûts et d’améliorer la résilience (Quest Canada, s.d.).

Cependant, les rénovations nécessaires pour obtenir ces avantages importants sont coûteuses et complexes. Il peut s’agir de projets très techniques qui impliquent plusieurs entrepreneurs, des calendriers de construction variés et des interactions avec plusieurs programmes d’incitation financière. La plupart des ménages ne seront pas en mesure de gérer eux-mêmes ces rénovations. De plus, la portée et l’ampleur de l’ensemble des programmes actuels sont insuffisantes pour entreprendre des rénovations qui répondent simultanément aux objectifs d’abordabilité, d’adaptation et d’émission nette zéro. Selon Haley et Torrie (2021), il faudrait 142 ans pour rénover tous les bâtiments résidentiels de faible hauteur au rythme actuel (moins de 1 % des maisons par an).

Des organisations autochtones telles que Logement coopératif national autochtone ont demandé un financement spécifique, une révision de la stratégie nationale du logement, une plus grande représentation autochtone et des investissements fédéraux durables dans le logement autochtone (Indigenous Housing Caucus Working Group, 2018). En effet, si les communautés autochtones peuvent accéder aux programmes de rénovation existants, ceux-ci ne suffisent pas à répondre à l’ensemble des besoins.

L’occasion de renouveler les rénovations

Le gouvernement fédéral a publié en 2022 un document de travail proposant les éléments d’une stratégie pour les bâtiments verts (Ressources naturelles Canada, 2022b). Deux des huit principes proposés sont axés sur l’accessibilité financière et l’équité, la diversité et l’inclusion. Cependant, les actions proposées sont insuffisantes, et peu de propositions traitent de l’accessibilité financière ou de la résilience aux risques climatiques.

Le gouvernement fédéral pourrait aller plus loin en agissant dans trois domaines :

Recommandation 1 : Proposer des rénovations gratuites et clés en main

Le gouvernement fédéral devrait mettre en place un nouveau programme – en coopération avec les organisations communautaires, les services publics et d’autres ordres de gouvernement – afin de fournir gratuitement aux propriétaires à faibles revenus des solutions de rénovation clés en main, efficaces sur le plan énergétique et résistantes au changement climatique. Un tel programme permettrait de lever les obstacles administratifs et financiers tout en produisant de nombreux avantages pour la société. Par exemple, l’installation généralisée de thermopompes, combinée à des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique des habitations, peut améliorer l’abordabilité, protéger contre les vagues de chaleur et réduire les émissions de GES.

Le programme devrait se concentrer sur les propriétaires à très faibles et faibles revenus (environ deux millions de ménages) et donner la priorité aux personnes les plus vulnérables -financièrement et les plus exposées au risque de pauvreté énergétique, ainsi qu’aux personnes vivant dans de vieilles maisons, aux personnes âgées, aux personnes souffrant de problèmes de santé et aux communautés autochtones.

Le nouveau programme offrirait un guichet unique de prestation de services qui permettrait à tous les types de propriétaires à faible revenu, y compris les copropriétés et les coopératives, de demander plus facilement des fonds pour la rénovation (Institut climatique du Canada, 2023). Permettre aux administrateurs du programme de combiner le financement et le soutien de différentes sources de financement fédérales, provinciales et de services publics en vue d’un même objectif permettrait d’obtenir plus de financement tout en éliminant les obstacles administratifs pour les participants. Les administrateurs de programmes ayant une expertise en science du bâtiment devraient également avoir la possibilité de répondre aux besoins structurels des logements, tels que l’élimination des moisissures ou de l’amiante, qui peuvent constituer des obstacles aux améliorations énergétiques (Kantamneni et Haley, 2022).

Recommandation 2 : Permettre des économies aux locataires

Le programme de rénovation clé en main proposé pour les propriétaires devrait également inclure les propriétaires privés de petits immeubles rénovés à des prix abordables qui ne remplissent pas les conditions requises ou qui ne sont pas bien desservis par d’autres programmes. Les rénovations d’immeubles locatifs devraient exiger des propriétaires qu’ils répercutent les économies réalisées et qu’ils maintiennent des loyers bas après les rénovations (Haley & Kantamneni, 2023). Les immeubles locatifs anciens présentant un potentiel important d’économies d’énergie et une grande vulnérabilité aux changements climatiques devraient être prioritaires.

Recommandation 3 : Orienter la stratégie de rénovation pour commencer par les ménages à faibles revenus

Le document de travail de la Stratégie pour les bâtiments verts comprend une proposition visant à réaliser des rénovations majeures dans 3 à 5 % des bâtiments chaque année d’ici à 2025. Avec environ 15 millions de bâtiments résidentiels et 480 000 bâtiments commerciaux au -Canada, cet engagement équivaut à 460 000 à 770 000 bâtiments par an (Gouvernement du Canada, 2021). Il s’agit d’un objectif audacieux et d’un calendrier ambitieux.

L’objectif devrait viser en priorité les ménages à faibles revenus. L’on pourrait cibler les investissements qui permettent de rendre les logements plus abordables, d’améliorer la résilience et de contribuer à la réalisation des objectifs de réduction nette des émissions de gaz à effet de serre. Un tel changement placerait les ménages à faibles revenus au premier rang des bénéficiaires des rénovations, ce qui permettrait de mieux harmoniser la stratégie pour des bâtiments durables aux principes d’accessibilité et d’équité, de diversité et d’inclusion. Si 20 % des rénovations majeures ciblées se concentraient sur les ménages à faible revenu, le Canada pourrait rénover environ 100 000 logements par an (entre 92 000 et 154 000).

Les programmes destinés aux personnes à faibles revenus qui sont gérés du début à la fin pour les participants sont également en mesure de s’étendre rapidement grâce à des contrats d’achat en gros, au calendrier stratégique des rénovations, à la formation et à l’emploi de personnes issues de populations à faibles revenus.

Pour appuyer ces recommandations, le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les organisations communautaires locales, les services publics et d’autres ordres de gouvernement afin d’établir des normes pour des rénovations efficaces sur le plan énergétique et résilientes face aux risques climatiques pour les ménages à faibles revenus, prévoyant des ajustements pour les locataires, les maisons rurales et éloignées, ainsi que pour différentes zones géographiques et différents climats.

Une stratégie de rénovation ambitieuse fournit également l’occasion de développer une main-d’œuvre locale diversifiée capable d’offrir des solutions de rénovation de haute qualité, efficaces sur le plan énergétique et résilientes face aux risques climatiques, et ce de manière rentable. Le plan peut créer de bons emplois pour les groupes défavorisés grâce à une formation intégrée sur le lieu de travail, à des accords communautaires et à des approches inclusives de développement de la main-d’œuvre.

Le gouvernement fédéral devrait également continuer à travailler avec les provinces, les territoires, les gouvernements autochtones et les compagnies d’assurance pour veiller à ce que les ménages à faible revenu soient en mesure d’accéder à l’assurance et d’en assumer les coûts pour se protéger contre les risques climatiques croissants. Le programme national d’assurance contre les inondations annoncé dans le budget 2023 est une bonne première étape.

Relation avec d’autres priorités en matière d’accessibilité financière

Le Conseil d’action sur l’abordabilité a donné la priorité au logement, au transport et à l’alimentation en tant que domaines clés où le gouvernement fédéral peut aider les ménages à faibles revenus à répondre à leurs besoins fondamentaux tout en favorisant la réduction des -émissions et la résilience face aux changements climatiques. Tous les domaines de l’abordabilité sont interconnectés – les mesures prises dans un domaine profiteront aux autres.

Les rénovations peuvent contribuer à préserver et à protéger les logements abordables au Canada et à limiter la nécessité de construire de nouveaux logements. Les -logements existants sont susceptibles d’offrir un meilleur accès aux transports en commun, aux écoles, aux soins médicaux et à d’autres services, ce qui réduit les coûts de transport. La réduction des coûts de logement et d’énergie peut également améliorer la sécurité alimentaire en libérant de l’argent pour l’épicerie.

Il est temps de placer les ménages à faibles revenus au premier rang des priorités en matière de rénovation des logements.

Cette note d’information a été préparée dans le cadre d’un exercice de collaboration auquel ont participé plusieurs personnes et organisations. La recherche et la rédaction ont été menées par l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), sous la direction d’Abigail Jackson, associée de recherche, et de Shaimaa Yassin, directrice de recherche, avec le soutien de Rachel Samson, vice-présidente à la recherche, de Ricardo Chejfec, analyste principal des données, et de Rosanna Tamburri, rédactrice-réviseure principale. La correction d’épreuves a été effectuée par Françoise Miquet. La coordination éditoriale et la traduction française ont été effectuées par Étienne -Tremblay, la production par Chantal Létourneau et la direction artistique par Anne Tremblay. Nous remercions également Michel Frojmovic, responsable du programme de données sur les collectivités au Réseau DÉC.

L’IRPP a été guidé par plusieurs membres clés du Conseil d’action sur l’abordabilité, notamment Brendan Haley (Efficacité énergétique Canada) et Yasmin Abraham (Kambo Energy Group), avec la contribution de Cherise Burda (Université métropolitaine de Toronto), Paul Kershaw (Université de la Colombie-Britannique), Marc Lee (Centre canadien des politiques alternatives), Mike Moffatt (PLACE Centre), Kate Harland (Institut climatique du -Canada), Armine Yalnizyan (Fondation Atkinson), Rosemarie Powell (Toronto Community Benefits Network), Jasveen Brar (Youth Climate Lab) et d’autres membres du Conseil d’action sur l’abordabilité. Des membres d’organisations partenaires, dont Annie Bérubé (Fondation McConnell), Dale Marshall (Fondation Trottier), Catherine Abreu  (Destination Zero) et Josha MacNab (Destination Zero) ont également apporté leurs conseils.

De nombreux autres contributeurs ont pris le temps de faire part de leurs observations et de leurs commentaires, notamment Abhilash Kantamneni (Efficacité énergétique Canada) et Matthieu Poirier (Alliance pour la décarbonation des bâtiments). L’IRPP a également rencontré des représentants de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, de Ressources naturelles Canada, d’Emploi et Développement social Canada, de la Banque de l’infrastructure du Canada, de BC Housing et de la Fédération canadienne des municipalités. Le Collectif canadien pour la recherche sur le logement, en particulier Cynthia Belaskie et Jim Dunn, a apporté un soutien constant.

Cette note d’information a fait l’objet d’un examen rigoureux, interne et externe, par des pairs, afin d’en assurer la solidité et la pertinence politique. Les opinions exprimées dans ce document ne reflètent pas nécessairement celles des organisations ou des personnes consultées.

Pour citer ce document : Conseil d’action sur l’abordabilité, 2023. Du renouveau dans la rénovation : priorité aux ménages à faibles revenus, Note d’information, Montréal, Institut de recherche sur les politiques publiques.

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